Depuis la création d’Eva pour la vie en février 2012, nous avons, grâce à vos dons, soutenu financièrement des centaines de familles d’enfants malades et la recherche sur les cancers pédiatriques. Nous menons aussi un travail de fond avec les parlementaires pour obtenir des progrès durables pour la recherche sur les cancers de l'enfant et le soin, ainsi qu'un meilleur accompagnement des familles d'enfants gravement malades ou victimes d'un accident de la vie, d'un handicap. Nos travaux menées avec la fédération Grandir Sans Cancer ont conduit à
plusieurs avancées. Mais un certain nombre de problématiques, dépendantes des choix de nos décideurs politiques, des administrations et des industriels du médicament restent entières. Nous avons travaillé un état des lieux et des propositions réalistes sur les points suivants, afin d'obtenir des progrès pour tous les enfants concernés, pour leurs familles ...
- La mise en place d'une vraie politique publique du développement de médicaments pédiatriques, tout particulièrement pour les cancers et maladies graves de l'enfant.
A ce jour, ceux-ci sont généralement considérés comme un "marché restreint, trop peu rentable". Les traitements existants reposent essentiellement sur la "chance" qu'ils aient d'abord été développés pour l'adulte, pour être ensuite (parfois, des années après) adaptées à l'enfant. Sur les 15 dernières années, AUCUN médicament n'a été développé en 1ère intention pour les enfants atteints de cancers de mauvais pronostic. Seuls 16 médicaments anticancéreux - tous initialement développés pour l'adulte - ont été autorisés pour une indication spécifique de cancer pédiatrique, contre plus de 150 pour les cancers de l’adulte.
Malheureusement, la plupart ne concernaient le traitement de tumeurs malignes responsables de moins de 4 % de tous les décès par cancer chez les enfants en Europe, y compris trois médicaments pour le mélanome et le cancer de la thyroïde – des cancers d’adultes qui se produisent très rarement chez les enfants.
Conséquence logique : l'impact sur le taux de survie des enfants a été quasiment-nul, ce qui n'a pas empêché, à travers le réglement pédiatrique européen de 2006, les grands industriels de bénéficier d'un certain nombre de récompenses. Pour certaines maladies spécifiquement pédiatriques - telles que les tumeurs du tronc cérébral, qui emportent tous les enfants touchés - il est indispensable de développer des traitements pédiatriques en première intention, en exploitant les découvertes issues de la recherche (mieux financée par l'Etat depuis 2018, mais qui ne sert à rien si elle n'est pas exploitée au niveau thérapeutique ou préventif) et en menant une politique nationale volontaire sur ce sujet.
- La mise en place d'une vraie politique publique de prévention des cancers et maladies pédiatriques, avec la mise en place d'un principe de précaution dès lors que les publications scientifiques évoquent une suspicion importante pour l'enfant ou la femme enceinte. C'est par exemple le cas pour les pesticides.
- La recherche systématique des causes et origines des cancers pédiatriques, dès lors qu'une cause n'est pas connue, à travers des prélèvements biologiques et environnementaux et des questionnaires à l'ensemble des parents concernés.
- L'alignement de l'AJPP (allocation journalière de présence parentale) et de l'AEEH (allocation d'éducation de l'enfant handicapé), tant en termes de délai (sous 2 mois maximum) que de montant (revalorisation au SMIC) pour tout parent contraint, au vu de la gravité de l'état de santé ou handicap de son enfant, de cesser totalement son activité professionnelle. En parallèle, l'accompagnement et la lutte contre la fraude sociale seraient renforcées.
- Le remboursement des thérapies scientifiquement reconnues, tant en France qu'à l'étranger, aussi bien pour le handicap que pour les cancers et maladies graves, dès lors qu'elle est prescrite par un médecin pour permettre l'amélioration de l'état de l'enfant ou de ses chances de survie. Objectif : aboutir à un 0 reste à charge réel, afin d'assurer une égalité des chances pour tous ces enfants, quels que soient les revenus du parent, et aussi, lutter contre le charlatanisme.
- La prise en charge du logement près de l'hôpital (maison des parents ou si non disponible, logement privé) pour tous les parents devant accompagner durablement leur enfant atteint d'un cancer ou d'une maladie grave nécessitant une hospitalisation prolongée. Certains services ne disposent pas d'un lit accompagnant. De plus, il est parfois nécessaire que les 2 parents soient présents, voire toute la famille, notamment face aux situations les plus graves.
- L'amélioration, dans la continuité de la loi de Paul Christophe votée en 2023, de la protection des familles face au crédit immobilier, à l'administration fiscale ou à l'école. Mise en place de mesures visant à soulager les familles des démarches administratives : simplification du processus d'attribution d'une carte stationnement handicapé, qui pourrait se faire directement par le biais de l'hôpital lorsque cela concerne un enfant gravement malade, accélération des délais ... la notion d'une meilleure reconnaissance des assistantes sociales et des professionnels soignants fait également partie de nos objectifs.
- L'amélioration des conditions d'accueil et de traitement des enfants hospitalisés, à travers la mise en place de moyens financiers adaptés (pour l'accueil et l'alimentation, très inégaux d'un service à l'autre) et d'audits associant parlementaires, médecins, associations et familles.
- L'amélioration de la politique du don de vie (don de sang, de moelle osseuse, de plaquettes…), en commençant par les écoles en incluant ces notions à l’apprentissage scolaire, du primaire jusqu’au lycée ou même l'enseignement supérieur. Des heures de cours en lien avec la santé pourraient être dispensées par les enseignants, les associations spécialisées et les professionnels de santé. Nous proposons également un ensemble de leviers à destination des salariés des entreprises & administrations françaises.