Ce lundi 11 décembre, le Centre international de recherche sur le cancer de Lyon accueillait, sous l'impulsion des Drs Marie Castet & Christophe Bergeron ainsi que de leur équipe, le 1er colloque sur la recherche fondamentale en oncologie pédiatrique. De nombreux chercheurs et associations, dont l'association Eva pour la vie, étaient présents. 3 décideurs politiques - dont l'ancienne députée Martine Faure - étaient également parties prenantes.
Stéphane Vedrenne, co-fondateur de l'association Eva pour la vie, est intervenu dans l'après-midi, à la suite d'une présentation traitant du financement de la recherche en oncologie pédiatrique. L'objectif : fédérer autour de la nécessité d'obtenir la création d'un fonds PUBLIC dédié à la recherche sur les cancers et maladies incurables de l'enfant, aujourd'hui trop peu financée par l'Etat. Sans opposer une cause à l'autre, sans dogme sachant que le nombre de décès d'enfants (500/an en France) ne recule quasiment plus depuis 15 ans. En voici le contenu :
"Certains défendent la recherche générale, indiquant que les découvertes qui découlent de ces travaux pourront profiter aussi bien aux adultes qu'aux enfants, parfois pour des pathologies très éloignées des objectifs initiaux. C'est exact, et ceci doit être soutenu avec force. Pour autant, cette recherche ne s'oppose pas à la nécessité de soutenir - à travers des financements fléchés - la recherche pour les enfants, notamment pour des cancers que l'on ne retrouve que chez eux, pour certains sans progrès thérapeutique depuis des décennies. Il faut LES DEUX.
Certains évoquent la nécessité de favoriser l'accès aux traitements innovants, d'améliorer la réglementation européenne. C'est évidemment exact. Mais il faut aussi favoriser la recherche fondamentale et préclinique, y compris en étudiant le repositionnement de traitements anciens, pour certains éloignés du cancer, comme l'évoquait le Dr Pasquier ce matin. Des traitements peu coûteux, qui peut-être, donneront des résultats thérapeutiques prometteurs. Là aussi,il faut soutenir financièrement la recherche avec des financements fléchés, sans opposer traitements anciens et innovants, mais en s'intéressant à un seul intérêt : celui de l'enfant.
Je reste optimiste. Un manifeste, qui a été co-signé par 76 associations - dont Eva pour la vie - ainsi qu'une centaine de chercheurs, a donné lieu à la constitution d'une fédération "Grandir sans cancer", avec des personnes & associations unies autour des enfants, des familles et des chercheurs, qui ne devraient pas perdre 30 à 50% de leur temps à chercher des financements, trop souvent en vain malgré la qualité de leurs projets.
Cette fédération ne souhaite pas opposer adultes et enfants, cancers et autres maladies graves de l'enfant, car la réalité, c'est qu'il faut donner les moyens à TOUTES ces causes, sans enlever de l'argent à l'une pour en rajouter à l'autre. Et dans ce combat, la volonté de nos décideurs politiques est primordiale, dans un pays qui en a les moyens, mais où les associations ne peuvent tout.
C'est pourquoi je suis, plus que jamais, convaincu de la nécessité de la création d'une loi garantissant un fonds dédié à la recherche sur les cancers et maladies incurables de l'enfant.
Les Etats-Unis, que Mr le député Touraine citait tout à l'heure, l'ont fait en avril 2014 : le Gabriella Miller Kids 1st Research Act. J'appelle nos décideurs politiques actuels à faire la même chose rapidement, pour soutenir nos chercheurs, qui sont formidables."