Dr Sébastien APCHER (IGR, Villejuif)

Le Dr Sébastien APCHER est un chercheur INSERM responsable de l’équipe « Epitopes non-conventionnels et réponse immunitaire anti-cancéreuse » à l’INSTITUT GUSTAVE ROUSSY de Villejuif. Il a décidé d’orienter ses travaux de recherche sur les cancers de l’enfant. Eva pour la vie soutient financièrement cette équipe, d'une façon durable. Interview ...

Vous avez décidé d’orienter vos travaux de recherche sur les cancers de l’enfant. Pouvez-vous nous en dire plus sur vos motivations à travailler sur les cancers de l’enfant ?

J'ai choisi de diriger mes travaux de recherche vers les cancers de l'enfant en grande partie grâce à une expérience personnelle. Lors d'une conversation avec mon fils à propos de la maladie de son amie, j'ai été interpellé par ses questions d'enfant sur les cancers. Il m'a demandé si je travaillais sur les cancers, et j'ai répondu par l'affirmative, expliquant que je cherchais de nouveaux traitements pour les guérir. Cependant, il m'a alors demandé pourquoi je ne travaillais pas spécifiquement sur les cancers des enfants.

C'est à ce moment précis que mon fils m'a annoncé que l'une de ses amies, Imene, était atteinte d'un cancer, et qu'il espérait que je puisse travailler sur ce type de cancer pour la sauver. Cette conversation a profondément touché mon cœur et m'a incité à prendre la décision de me concentrer sur la recherche des cancers pédiatriques. Par une heureuse coïncidence, au même moment, j'avais également pris la décision de partager mon laboratoire avec l'équipe du Dr. Birgit Geoerger, pédiatre à Gustave Roussy.

En outre, après avoir discuté avec des chercheurs pédiatres de Gustave Roussy et de l'Institut Curie, il est devenu évident qu'il existait un besoin pressant de développer de nouveaux traitements pour les cancers pédiatriques. Cette convergence d'éléments personnels et professionnels a renforcé ma détermination à consacrer mes efforts à la recherche sur les cancers de l'enfant et à contribuer à améliorer les perspectives de guérison pour ces jeunes patients.

Plus précisément, pouvez-vous nous en dire plus sur votre projet soutenu par Eva pour la vie ? Sur quels types de cancers porte-t-il ? Quels sont vos espoirs au niveau thérapeutique ?

Notre projet, soutenu par Eva pour la vie, est axé sur l'identification de nouvelles molécules immunomodulatrices. Ces molécules sont capables d'induire des réponses immunitaires spécifiques contre les cellules cancéreuses. En d'autres termes, nous travaillons sur des substances qui ont la capacité de stimuler les cellules cancéreuses à produire des peptides antigéniques. Ces peptides peuvent ensuite être reconnus de manière spécifique par les cellules lymphocytaires du système immunitaire, ce qui entraîne leur multiplication et leur capacité à détruire les cellules cancéreuses.

Notre projet de recherche se concentre sur plusieurs types de cancers pédiatriques, notamment le neuroblastome, l'ostéosarcome et le glioblastome. Ces cancers sont particulièrement graves et nécessitent des approches thérapeutiques novatrices.

Nous avons commencé notre projet il y a environ un an, et nous avons déjà obtenu des résultats préliminaires prometteurs avec certaines de nos molécules immunomodulatrices. Notre objectif ultime est de protéger ces molécules par le biais de brevets spécifiques aux cancers pédiatriques, ce qui pourrait ouvrir la voie à de nouvelles options de traitement pour les enfants atteints de ces types de cancer.

Nos espoirs au niveau thérapeutique sont de développer des traitements plus efficaces et ciblés pour ces cancers pédiatriques graves, en exploitant le potentiel du système immunitaire pour lutter contre les cellules cancéreuses. Nous aspirons à améliorer les perspectives de guérison et la qualité de vie des enfants atteints de ces maladies dévastatrices.

Envisagez-vous de développer ce projet avec d’autres chercheurs - y compris à l’échelle internationale – et l’étendre à d’autres types de cancers pédiatriques ?

Nous sommes en cours de discussion avec l'Institut RECAMO à Brno, en République tchèque, pour évaluer l'effet de nos molécules immunomodulatrices sur le glioblastome. Ce projet vise à utiliser nos molécules sur des organoïdes de glioblastome et à analyser leur effet immunomodulateur sur ce type spécifique de tumeur. Les organoïdes de glioblastome sont des modèles de tumeurs qui sont capables de reproduire fidèlement les caractéristiques génétiques, histologiques et morphologiques de chaque tumeur.

Cette collaboration avec l'Institut RECAMO démontre notre volonté de développer notre projet en partenariat avec d'autres chercheurs, y compris à l'échelle internationale. Nous sommes ouverts à l'idée d'étendre nos recherches à d'autres types de cancers pédiatriques ou à d'autres partenariats de recherche pour contribuer à la lutte contre le cancer chez les enfants.

Avez-vous rencontré des difficultés, financières ou administratives, pour lancer ce projet ?  Qu’est-ce que le soutien financier d’Eva pour la vie, vous permet de faire ?

Nous n'avons pas rencontré de difficultés majeures pour lancer notre projet, en grande partie grâce à une collaboration étroite avec le professeur Birgit Geoerger, un chercheur pédiatre à Gustave Roussy. De plus, nous avons bénéficié d'un financement de l'INCa six mois avant de recevoir le soutien financier d'Eva pour la vie. Ce financement initial de l'INCa nous a permis d'embaucher une ingénieure de recherche, ce qui a été une étape cruciale pour mettre en place notre projet.

Pour autant, le soutien financier d'Eva pour la vie a eu un impact significatif sur nos activités. Grâce à ces fonds, nous avons pu entreprendre la sélection des molécules potentiellement immunomodulatrices pour le traitement des cancers pédiatriques parmi nos différentes molecules. De plus, nous avons commencé à mener des études in vivo sur des modèles murins de cancer pédiatrique, ce qui représente une étape importante dans notre recherche visant à développer de nouvelles thérapies.

 

Au-delà de l’appel à la générosité publique, Eva pour la vie a impulsé dès 2012 une démarche inédite en Europe – désormais partagée par de nombreuses associations à travers la fédération Grandir Sans Cancer – demandant à l’Etat à créer un fonds dédié à la recherche sur les cancers de l’enfant, ainsi qu’à améliorer l’aide aux familles d’enfants malades. Avec Grandir Sans Cancer, elle a obtenu fin 2018 le vote d’un fonds annuel dédié de 5 millions d’euros/an pour cette recherche, et fin 2021, de 20 millions d’euros supplémentaires. Que pensez-vous de cette mobilisation ?

Je pense que la mobilisation d'Eva pour la vie et de la fédération Grandir Sans Cancer pour la recherche sur les cancers de l'enfant est extrêmement louable et importante. La lutte contre le cancer chez les enfants est un enjeu crucial de santé publique, et il est essentiel de mobiliser des ressources pour soutenir la recherche et améliorer le soutien aux familles d'enfants malades.

La création d'un fonds dédié à la recherche sur les cancers de l'enfant montre une prise de conscience de l'importance de cette cause. L'obtention de financements substantiels est une avancée significative. Ces ressources financières ont déjà permis et vont permettre de financer une recherche fondamentale nécessaire pour mieux comprendre les cancers pédiatriques, développer de nouvelles thérapies et pour améliorer les taux de survie.

De plus, l'amélioration de l'aide aux familles d'enfants malades est tout aussi cruciale. Faire face à un diagnostic de cancer chez un enfant est une épreuve extrêmement difficile pour les familles, et elles ont besoin de soutien émotionnel, financier et logistique pour traverser cette période difficile. La mobilisation en faveur de ces familles est un aspect important de la lutte contre le cancer chez les enfants.

Je pense donc que la mobilisation d'Eva pour la vie et de la fédération Grandir Sans Cancer est admirable, nécessaire, et les fonds alloués à la recherche et à l'aide aux familles sont une étape importante vers une meilleure prise en charge des enfants atteints de cancer en France et en Europe.


Publications scientifiques : en savoir plus 

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Pr Marlène PASQUET (Service d'Hématologie-oncologie pédiatrique, Toulouse) & Justine Thomas

Eva pour la vie soutient le projet d'Activité Physique Adaptée chez l’enfant soigné pour un Cancer et Insulino-Sensibilité APACIS, porté par le Pr Marlène Pasquet, onco-hémato-immunologue pédiatre au sein de l'hôpital des enfants du CHU de Toulouse et Justine Thomas, enseignante en APA et doctorante, ainsi que le recrutement d'un poste d'APA au sein de ce service. 



VIRTU THERAPEUTICS (Nice)

Eva pour la vie & Grandir sans cancer ont, de par leur engagement financier, fortement accéléré le démarrage d’une start-up du médicament liée à la volonté de développer une petite molécule innovante pour le traitement du glioblastome, une tumeur du cerveau de l’adulte et de l’enfant très agressive et généralement incurable. Les dirigeants de cette start-up nous expliquent leurs travaux, perspectives et l'importance de favoriser le développement de petites sociétés axées sur des cancers rares, en particulier les cancers pédiatriques les plus agressifs ...

Dra. Fabienne MEGGETTO (INSERM Toulouse)

La Dra. Fabienne Meggetto es directora de investigación del INSERM Toulouse, dentro de un equipo de excelencia cuyo trabajo de investigación se centra en los linfomas en niños. La asociación Eva pour la vie ha decidido aportar una ayuda de 50.000 euros para el inicio de un proyecto ambicioso y transversal, que podría permitir encontrar nuevas vías terapéuticas para linfomas con mal pronóstico, pero también, otros tumores sólidos como neuroblastoma. ...

Dr. Max PIFFOUX (Centro Léon Bérard, Lyon)

El doctor Max PIFFOUX - bajo la responsabilidad del equipo "Apoptosis y cáncer" coordinado por Aurélie DUTOUR en el CLB - es el director científico del siguiente proyecto de investigación: "Inducción autofágica como potenciador de la respuesta a inmunoterapias: ensayo de una nueva clase terapéutica , miméticos de restricción calórica, en el modelo de osteosarcoma pediátrico ". Eva pour la vie & Aidons Marina han decidido cofinanciar el lanzamiento de este proyecto, aportando una subvención de 40.000 euros.

Dr. Patrick AUGUSTE (INSERM Burdeos)

Desde hace más de 20 años, esta docente-investigadora trabaja en el tema del cáncer. Y han pasado casi 10 años desde que sufrió cáncer de riñón o carcinoma de células renales. Al unirse al equipo del Dr. Christophe Grosset (Inserm, equipo MiRCaDe), quiso aprovechar su experiencia y dar un nuevo paso adelante trabajando en el cáncer infantil. Es el impulsor de un ambicioso proyecto, en el que participan varios cirujanos, médicos e investigadores internacionales, sobre el estudio del nefroblastoma (o tumor de Wilms) en niños, cofinanciado por la asociación Eva pour la vie y Aidons Marina ...



Dra. Olivia FROMIGUE (Institut Gustave Roussy)

La resistencia al tratamiento es un problema clínico importante, en particular en el caso de los osteosarcomas, tumores óseos que afectan a niños o adolescentes. De hecho, la quimioterapia, asociada a la cirugía, es el pilar central del tratamiento actual. Sin embargo, muchos osteosarcomas son o se vuelven resistentes a estos fármacos antiproliferativos. Entonces son frecuentes las recurrencias y / o la aparición de metástasis. ¡2 de cada 5 pacientes no se pueden curar! El osteosarcoma es, por tanto, un cáncer pediátrico de mal pronóstico para el que es absolutamente necesario identificar los medios para frustrar la resistencia a los tratamientos con el fin de mejorar las posibilidades de recuperación de los pacientes.



Dr. Christophe GROSSET (INSERM Bordeaux)

Desde 2012, el Dr. Christophe Grosset ha estado estudiando el hepatoblastoma, un tumor hepático que afecta a niños muy pequeños. Hoy en día, la principal dificultad es tratar a los pacientes que padecen metástasis o un tumor inoperable resistente al tratamiento. Con el apoyo de la asociación Eva pour la vie, el equipo ha puesto en marcha un nuevo modelo de hepatoblastoma en embrión de pollo que permite probar la eficacia de nuevas moléculas terapéuticas (como los microARN) y facilitar el estudio de estos tumores en el laboratorio. También ha demostrado el valor de un fármaco ya utilizado en el tratamiento de determinadas leucemias, para tratar a niños con cáncer de hígado muy agresivo.

Dr. Martin HAGEDORN (INSERM Burdeos)

Desde septiembre de 2014, el Dr. Martin Hagedorn dirige un equipo de investigadores (Caroline CAPDEVIELLE , Farah RAHAL, Justine CHARPENTIER y Mélissa MENARD) que dedica su trabajo de investigación a la identificación de nuevas dianas terapéuticas en los tumores del tronco encefálico y a la mejora de sus métodos de tratamiento. . Trabajo reconocido por varios equipos científicos y expertos europeos.



Dr Annie SCHMIDT (INSERM Niza)

El proyecto de investigación preclínica del equipo de la Dra. Alliana Schmid se centra en el tratamiento de las metástasis pulmonares del osteosarcoma mediante combinaciones de inmunoterapia.

El objetivo de este proyecto, único en Francia, es evaluar, en un modelo preclínico de metástasis pulmonares de osteosarcoma, un cáncer de mal pronóstico que afecta especialmente a adolescentes, los efectos de un tratamiento que combina dos estrategias de inmunoterapia complementarias. La asociación Eva pour la vie está aportando una financiación de 50.000 euros durante 3 años, lo que representa el coste total de este proyecto.


Dr. Eddy PASQUIER (CNRS Marsella)

El trabajo de investigación del Dr. Pasquier se centra principalmente en el reposicionamiento de medicamentos que consiste en probar, en nuevas indicaciones terapéuticas, medicamentos ya aprobados por las autoridades sanitarias. El objetivo de este trabajo es identificar nuevas dianas terapéuticas para los cánceres más difíciles de tratar y así mejorar la atención de los pacientes que padecen estas formas agresivas y refractarias al tratamiento . En particular, cánceres pediátricos (neuroblastoma), tumores cerebrales que afectan tanto a niños como a adultos (glioblastoma, meduloblastoma), así como ciertas formas raras de cáncer (angiosarcoma).



Dra. Marie CASTETS (INSERM Lyon)

El trabajo del equipo del INSERM codirigido por la Dra. Marie Castets (CR1 Inserm, HDR) y el Dr. Jean-Yves Blay (PUPH, HDR) se centra en la muerte celular y los cánceres. Gracias al apoyo de Eva pour la Vie (55.000 euros) y otras asociaciones, este equipo está desarrollando actualmente estas líneas de investigación sobre rabdomiosarcomas, osteosarcomas y neuroblastomas ...



Prof. Sébastien PAPOT (Universidad de Poitiers)

A finales de 2018, la región de Nouvelle Aquitaine acordó cofinanciar con Eva for life el proyecto de investigación "Estudios biológicos y preclínicos de nuevos agentes anticancerosos, incluidos algunos dirigidos a EZH2 / PRC2, en el tratamiento del hepatoblastoma altamente proliferante", liderado por Prof. Papot y Dr. Grosset. La asociación Eva pour la Vie cubrió hasta el 50% del coste de la compra de material de laboratorio (por valor de 9.000 €) necesario para el buen funcionamiento de esta obra.

Investigación epidemiológica

Si el desarrollo de vías terapéuticas adaptadas al niño es fundamental (para intentar salvar a los niños que hoy, se quedan sin solución terapéutica y / o reducir los efectos secundarios), no nos olvidamos de una realidad igualmente fuerte: durante los últimos 50 años, el número de niños afectados por el cáncer nunca ha disminuido. Queda mucho por hacer en términos de prevención, tanto en términos de investigación como de regulación. Eva pour la vie participa activamente en la cofinanciación de estudios ambientales. El primero de ellos, HAPPI, tenía como objetivo que el laboratorio de KUDZU SCIENCE analizara las muestras de polvo tomadas en los hogares aledaños a las vides - acogiendo niños o mujeres embarazadas - así como en un aula de primaria.

André Cicolella (RES, Paris)

André Cicolella es un químico, toxicólogo e investigador francés en salud ambiental, especialista en evaluación de riesgos para la salud. Eva pour la vie cofinanció, con el colectivo REGARDS, la transposición francesa de un estudio realizado en Dinamarca a partir de registros de cáncer y consumo de drogas, que había puesto de manifiesto un riesgo multiplicado por 3 de osteosarcomas y por 2 de linfomas de Hodgkin y no Hodgkin en caso de exposición a través de fármacos que utilicen DEP ftalato (DiEthyl Phthalate) en fármacos gastrorresistentes.