70000€ pour la recherche sur les tumeurs cérébrales pédiatriques - 01 sept. 2014

Nous soutenons un nouveau projet de recherche fondamentale unique en Europe sur les tumeurs cérébrales pédiatriques. Un partenariat est noué avec l'INSERM et l'équipe des Drs Hagedorn et Grosset, reconnue par plusieurs équipes & experts scientifiques européens. Interview du Dr Hagedorn et de Virginie Desplat, chercheuse ingénieure qui rejoint l'équipe grace à vos dons ... 

 




Ce projet de recherche fondamentale prometteur (validation d’un modèle préclinique dans le traitement personnalisé des enfants atteints de tumeurs cérébrales) est soutenu par EVA POUR LA VIE mais aussi AIDONS MARINA(Lyon), ESCAPE (Brest), FONDATION FLAVIEN (Monaco) et KAENA&LES LAPINOURS (Bordeaux)

Nos soutiens respectifs, d'un montant total supérieur à 70000€ (dont environ 31000€ d'Eva pour la vie) a permis d'acquérir du nouveau matériel de recherche (Incubateur à oeuf, Module de fluorescence, Dissociateur de tissus) et le recrutement de chercheuses

De même, divers mécènnes apportent leur aide. Groupama centre-atlantique et Eva pour la vie sont partenaires et financeront ensemble un poste de chercheuse supplémentaire dans les mois à venir (environ 30000 euros). Ce projet - reconnu par de nombreux scientifiques et médecins - n'a toujours pas, 6 mois après son démarrage (en octobre 2014) reçu le moindre centime d'aide de la part de l'Etat ...


Interview du Dr Martin Hagedorn, médecin et enseignant-chercheur


"Je m’appelle Martin Hagedorn. Je suis enseignant-chercheur à l’Université Bordeaux et travaille dans l’équipe de Christophe Grosset au sein d’un laboratoire INSERM. Médecin de formation, je me suis intéressé dès ma thèse de médecine à la recherche biomédicale et plus précisément à la modélisation des tumeurs chez l’animal avec comme objectif de découvrir de nouveaux biomarqueurs ou cibles thérapeutiques." - interview de septembre 2014
 

Pourquoi avez-vous choisi d'orienter vos recherches sur les cancers de l'enfant ?

Au cours des années précédentes, j’ai étudié un processus biologique très important pour la progression tumorale, la croissance des vaisseaux sanguins ou angiogenèse tumorale. Sans vaisseaux sanguins, une tumeur ne peut pas croitre et nous avons choisi d’étudier ce processus dans les tumeurs très vascularisées, les glioblastomes ou astrocytome de grade IV. Ce type de tumeurs cérébrales a un pronostic très défavorable et touche surtout les personnes âgées, mais malheureusement aussi des enfants. Comparé à une personne âgée, ce sont bien sûr ces derniers qui sont le plus affectés en termes de vie et d’avenir. Ce type de tumeurs – et d’autres tumeurs cérébrales - reste donc un problème médical de tout premier rang. C’est pour toutes ces raisons que j’ai décidé d’étudier les tumeurs cérébrales chez l’enfant.



Pouvez-vous nous présenter votre projet de recherche ? 

Au sein de l’équipe, nous allons mettre en place un modèle animal permettant d’étudier les tumeurs cérébrales de l’enfant au niveau moléculaire et génétique et de comprendre pourquoi ces tumeurs sont si agressives et difficiles à traiter par chimiothérapie. En pratique, nous allons implanter des fragments de tumeurs obtenus après chirurgie (collaboration avec des cliniciens) dans un embryon de poulet. Ce modèle, que j’utilise depuis plus dix ans, permet d’observer en temps réel la croissance d’une tumeur et d’étudier son comportement. On peut par exemple voir quand la tumeur se vascularise et son interaction avec les tissus normaux environnants de l’embryon. Après implantation, les cellules tumorales se divisent, la tumeur se vascularise et reproduit de façon très proche les différentes étapes de la croissance d’une tumeur chez le patient. Mes travaux visent à établir un protocole d’implantation de tumeurs cérébrales pédiatriques reproductible dans ce modèle animal et ensuite à étudier en détails ces tumeurs. Mes objectifs sont d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques dans ce cancer et de tester de façon préclinique l’efficacité de certaines molécules anti-cancéreuses.

 

Quels sont vos objectifs, et espoirs, pour les petits patients ?

Nos objectifs sont clairs : établir un protocole d’implantation des tumeurs cérébrales pédiatriques de façon à avoir quelques dizaines de fragments en culture par patient et tester sur chaque tumeur l’efficacité d’agents thérapeutiques déjà disponibles en clinique ou de nouvelles molécules. 
Avec ce type d’analyses en laboratoire dites précliniques, on peut envisager de déterminer en quelques jours ou en quelques semaines quel est le traitement le plus efficace et administrer de façon individualisé ce traitement à chaque patient. Ce protocole d’implantation permettra également de détecter de nouveaux gènes ou facteurs participant à la croissance des tumeurs et de savoir si ce sont potentiellement de nouvelles cibles thérapeutiques dans ce cancer.


Comment a été accueilli ce projet par les experts ? Allez-vous collaborer avec d'autres équipes ?
 

Des collègues biologistes ainsi que des médecins experts dans ce domaine (neurochirurgiens) sont enthousiasmés par notre modèle chez l’embryon de poulet dont nous avons largement démontré l’intérêt en laboratoire avec des lignés cellulaires. Même si notre équipe de recherche (et d’autres) a déjà montré que les fragments de tumeurs d’adultes s’implantent très bien dans ce modèle, cela reste à démontrer avec des fragments de tumeurs pédiatriques, mais je suis optimiste quant à la réussite de ce projet. Pour cela, nous bénéficions de liens étroits avec des chirurgiens, des cliniciens et d’autres chercheurs experts en cancérologie en France et à l’étranger.

 

Concrètement, à quoi servira l'argent confié par l'association Eva pour la vie ?
 

Cet argent va servir à financer le salaire d’une assistante ingénieure pendant un an. Cette personne m’aidera à mettre au point le protocole d’implantation des fragments tumoraux de patients chez l’embryon de poulet et à démontrer que les tumeurs implantées ont le même comportement et les mêmes caractéristiques que celles des patients dont elles proviennent. Le soutien de l’association Evapourlavie a donc considérablement accéléré ce projet car cette personne va travailler à 100% sur ce thématique dès le 1er Octobre 2014.

 

L'association Eva pour la vie est particulièrement impliquée dans la lutte contre les cancers pédiatriques. Elle est à l'origine de démarches inédites en France. Elle interpelle les décideurs politiques afin qu'une loi soit mise en place, afin de garantir un financement dédié pour la recherche sur les cancers pédiatriques, et permettre l'individualisation des traitements lorsque cela est médicalement nécessaire pour l'enfant.  Que pensez-vous de cette initiative ?
 

Vu la vulnérabilité des enfants touchés par le cancer cérébral et l’hétérogénéité de ces tumeurs, de gros efforts en termes de recherche fondamentale restent à faire afin d’améliorer la situation, même si le chemin de la réussite est encore long. C’est pourquoi toute démarche permettant de soutenir financièrement la lutte contre ces cancers dont l’issue est souvent fatale est la bienvenue.

 

Témoignage d'Angélique DESPLAT, chercheuse ingénieure
 
Son poste est à 100% financée par les dons à Eva pour la vie

« J’ai commencé mon parcours universitaire par une licence en Biologie Cellulaire, Moléculaire et Physiologie à l’université de Bordeaux. J’ai ensuite validé ma première année de master à l’université de Montréal (Canada) et ma deuxième année de master de Biologie Cellulaire, Physiologie et Pathologie à l’université de Bordeaux.

Je suis particulièrement enthousiaste à l'idée de faire partie de l'équipe qui mènera ce projet innovant à bien. A titre personnel, je suis évidement touchée par ces enfants qui se battent face à la maladie et je souhaite contribuer, à ma manière, à leur apporter de l'aide. Je pense que de grands projets sont encore à faire pour traiter les cancers et j'ai l'espoir que, toutes recherches combinées, elles permettront des avancées rapides ».


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