Dr Christophe GROSSET (INSERM Bordeaux)

Depuis 2012, le Dr Christophe Grosset étudie l’hépatoblastome, une tumeur du foie qui touche les très jeunes enfants. la principale difficulté est de traiter les patients souffrant de métastases ou d’une tumeur inopérable et résistante au traitement. Avec l'appui de l'association Eva pour la vie, l’équipe a mis en place un nouveau modèle d’hépatoblastome dans l’embryon de poulet qui permet de tester l’efficacité de nouvelles molécules thérapeutiques (comme les microARNs) et de faciliter l’étude de ces tumeurs en laboratoire. Son équipe s'investit également dans la recherche sur les tumeurs du tronc cérébral, avec des résultats prometteurs.

A partir de ces premiers résultats et suite à l’arrivée de trois chercheurs dans l’équipe, de nouveaux projets ont vu le jour et se font en collaboration avec des bioinformaticiens, des chimistes et des cliniciens français et étrangers. L’un de ces projets vise (i) à étudier le rôle d’une protéine, qui modifie l’ADN des cellules et participe à la formation des tumeurs les plus graves, et (ii) à tester l’efficacité de plusieurs inhibiteurs de cette protéine, sachant que certains de ces inhibiteurs sont déjà utilisés en clinique dans le traitement des cancers de l’adulte. Un second projet vise à étudier les mécanismes de production d’énergie par les cellules d’hépatoblastome, à trouver leur point faible puis à bloquer cette source d’énergie afin d’empêcher le développement des cellules tumorales. L’ensemble de ce travail a pour but d’étudier le contenu moléculaire des hépatoblastomes les plus dangereux afin de trouver des solutions thérapeutiques innovantes pour traiter efficacement les enfants atteints de ces cancers.

Dans un premier projet, avec le soutien de l'association Eva pour la vie, l'équipe a cherché à bloquer l’action de la bêta-caténine à l’aide de microARNs, des petits ARNs qui agissent comme des interrupteurs biologiques et forment une nouvelle famille de molécules thérapeutiques. Parmi les 1 712 microARNs testés, elle en a sélectionné quatre (let-7i-3p, miR-449b-3p, miR-624-5p et miR-885-5p) qui diminuent fortement le taux de protéine bêta-caténine et inhibent son action oncogénique dans les cellules d’hépatoblastome. Le microARN miR-624-5p est le plus efficace des quatre et bloque la formation d’un hépatoblastome chez l’embryon de poulet. Ces résultats, qui ont fait la couverture du magazine scientifique Hepatology Communications, démontrent l’intérêt de ce modèle tumoral pour tester de nouvelles molécules thérapeutiques en laboratoire.

Dans un second travail, l’équipe a étudié le contenu moléculaire de 25 tumeurs d’hépatoblastome par séquençage ARN. Les analyses bioinformatiques et microscopiques des tissus tumoraux ont permis de montrer l’intérêt des quatre gènes HSD17B6, ITGA6, TOP2A et VIM pour classer les hépatoblastomes en trois groupes différents. Dans le groupe le plus agressif dit « C2A », nous avons montré que la voie moléculaire « Anémie de Fanconi » joue un rôle oncogénique très important et permet aux cellules tumorales de résister à la chimiothérapie. A l’aide d’un inhibiteur de cette voie, nous avons pu stopper la croissance des cellules d’hépatoblastome C2A, les détruire et inhiber le développement d’un hépatoblastome chez la souris. Ces résultats montrent que ce traitement déjà utilisé dans le traitement de certaines leucémies de l’adulte et de l’enfant, pourrait être utilisé pour traiter les enfants atteints d’un hépatoblastome agressif de type C2A. L’ensemble de ces résultats est résumé dans le magazine scientifique Hepatology.

Dans un troisième travail publié dans le journal Oncotarget, l'équipe décrit de façon plus détaillée l’intérêt du modèle d’hépatoblastome mis en place dans l’embryon de poulet et son utilité pour tester des molécules thérapeutiques. Sess résultats montrent que chez le poulet, les cellules de lignée Huh6 d’hépatoblastome forment des tumeurs tout à fait similaires à celles se développant chez les patients. Ce modèle est donc très utile aux chercheurs car il reproduit à l’identique les étapes de formation d’un hépatoblastome et permet d’étudier facilement ce cancer en laboratoire. L’équipe a également analysé par séquençage ARN le contenu moléculaire de ces tumeurs au cours de leur formation chez le poulet et identifié plusieurs gènes qui pourraient jouer un rôle oncogénique important. En conclusion, ce modèle permet de tester différents types de molécules anticancéreuses et de mieux comprendre comment un hépatoblastome se développe, avec à la clé de nouvelles possibilités de traitement. 


Mise à jour de décembre 2020 - Nouveaux travaux de recherche sur les DIPG (tumeurs du tronc cérébral)

Grâce au soutien d'Eva Pour la Vie, Pour Emma, Scott & Co et Grandir Sans Cancer, un nouveau projet a démarré en janvier 2021 au sein de l’équipe INSERM-MIRCADE de Bordeaux. Le but de ce projet est de d’identifier de nouveaux médicaments capables de tuer les cellules de DIPG parmi un catalogue de plus de 900 molécules. Afin d’accélérer le transfert de ces résultats vers les patients et faciliter l’ouverture de nouveaux essais cliniques, les molécules anti-cancéreuses testées sont soit déjà disponibles à l’hôpital (médicaments avec Autorisation de Mise sur le Marché), soit en cours d’évaluation (essais cliniques) dans le traitement du cancer chez l’adulte ou chez l’enfant. Après sélection des molécules les plus prometteuses, l'équipe étudie la capacité des médicaments les plus efficaces à tuer les cellules de DIPG à l’aide de deux modèles de tumeur de DIPG chez l’embryon de poulet et chez la souris (modèles mis en place dans l’équipe par le Dr Martin Hagedorn).

Le second objectif de ce travail est d’étudier l’effet des molécules les plus efficaces sur le comportement des cellules de DIPG à l’aide d’approches cellulaires, moléculaires et d’imagerie par microscopie à haute résolution. En effet, savoir aujourd’hui comment ces molécules agissent, c’est préparer le développement des médicaments de demain. En choisissant de tester ces médicaments anticancéreux, l'équipe cherche de nouvelles solutions thérapeutiques pour traiter les enfants atteints de tumeurs du tronc cérébral.

Ce projet innovant fait appel aux compétences et au savoir-faire de l’équipe MIRCADE dans l’étude du GITC (voir publication récente dans le journal Neuro-Oncology) et dans la recherche des composés les plus efficaces parmi une bibliothèque de plusieurs centaines de candidats (voir la publication de 2017 sur le cancer du foie chez l’enfant). Ce travail est réalisé par Guillaume Herrault, étudiant en Master 2 de l’Université de Poitiers, et Farah Rahal, doctorante dans l’équipe, sous la supervision commune des Drs Christophe Grosset et Martin Hagedorn.


Lire l'interview sur CARENEWS (septembre 2018)
https://www.carenews.com/eva-pour-la-vie/news/cancers-pediatriques-les-associations-premiers-soutiens-de-la-recherche

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Eva pour la vie & Grandir sans cancer ont, de par leur engagement financier, fortement accéléré le démarrage d’une start-up du médicament liée à la volonté de développer une petite molécule innovante pour le traitement du glioblastome, une tumeur du cerveau de l’adulte et de l’enfant très agressive et généralement incurable. Les dirigeants de cette start-up nous expliquent leurs travaux, perspectives et l'importance de favoriser le développement de petites sociétés axées sur des cancers rares, en particulier les cancers pédiatriques les plus agressifs ...

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Le Docteur Max PIFFOUX - sous la responsabilité de l’équipe "Apoptose et cancer" coordonnée par Aurélie DUTOUR au CLB - est le responsable scientifique du projet de recherche suivant : " De l'induction autophagique comme booster de la réponse aux immunothérapies : essai d'une nouvelle classe thérapeutique, les mimétiques de la restriction calorique, dans le modèle d'ostéosarcome pédiatrique". Eva pour la vie & Aidons Marina ont décidé de co-financer le lancement de ce projet, en apportant une subvention de 40000 euros.

Dr Patrick AUGUSTE (INSERM Bordeaux)

Depuis plus de 20 ans, cet enseignant chercheur travaille sur le cancer. Et cela fait presque 10 ans qu'il s'est dirigé dirigé vers le cancer du rein ou carcinome rénal. En rejoignant l'équipe du Dr Christophe Grosset (Inserm, équipe MiRCaDe), il voulait mettre à profit son expérience et franchir un nouveau pallier en travaillant sur les cancers de l'enfant. Il est à l'initiative d'un projet ambitieux, qui implique plusieurs chirurgiens, médecins et chercheurs internationaux, sur l'étude du néphroblastome (ou tumeur de Wilms) chez l'enfant, cofinancé par l'association Eva pour la vie et Aidons Marina ...



Dr Olivia FROMIGUE (Institut Gustave Roussy)

La résistance aux traitements est un problème clinique majeur, en particulier dans le cas des ostéosarcomes, tumeurs osseuses touchant les enfants ou adolescents. En effet, la chimiothérapie, associée à la chirurgie, est le pivot central du traitement actuel. Or de nombreux ostéosarcomes sont ou deviennent résistants à ces médicaments antiprolifératifs. Les récidives et/ou l’apparition de métastases sont alors fréquentes. 2 patients sur 5 ne pourront être guéris ! L’ostéosarcome est donc un cancer pédiatrique à pronostic sombre pour lequel il est absolument nécessaire d’identifier les moyens de contrecarrer la résistance aux traitements afin d’améliorer les chances de guérison des patients.



Dr Martin HAGEDORN (INSERM Bordeaux)

Depuis Septembre 2014, le Dr Martin Hagedorn pilote une équipe constituée de chercheurs (Caroline CAPDEVIELLE, Farah RAHAL, Justine CHARPENTIER et Mélissa MENARD) qui consacre ses travaux de recherche à l’identification de nouvelles cibles thérapeutiques dans les tumeurs du tronc cérébral et à l’amélioration de ses modes de traitement. Des travaux reconnus par plusieurs équipes & experts scientifiques européens. 



Dr Annie SCHMIDT (INSERM Nice)

L'équipe de recherche du Dr Alliana Schmid porte sur le traitement des métastases pulmonaires d'ostéosarcome, tumeur osseuse maligne la plus fréquente chez l’enfant et l’adolescent avec 150 nouveaux cas par an. Grâce au progrès de la chimiothérapie couplée à l’optimisation des techniques chirurgicales, le taux de survie atteint 60 à 70 % pour les patients présentant un ostéosarcome non métastatique. A l'inverse, la mortalité est très élevée pour les jeunes patients atteints d'ostéosarcomes métastatiques, d'où la nécessité absolue d'accélérer la recherche sur ces pathologies ...


Dr Eddy PASQUIER (CNRS Marseille)

Les travaux de recherche du Dr Pasquier se focalisent principalement sur le repositionnement de médicaments qui consiste à tester, dans de nouvelles indications thérapeutiques, des médicaments déjà approuvés par les autorités sanitaires. Le but de ce travail est d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques pour les cancers les plus difficiles à traiter et ainsi améliorer la prise en charge des patients atteints de ces formes agressives et réfractaires aux traitements. En particulier, les cancers pédiatriques (neuroblastome), les tumeurs cérébrales affectant les enfants comme les adultes (glioblastome, medulloblastome) ainsi que certaines formes rares de cancer (angiosarcome).



Dr Marie CASTETS (INSERM Lyon)

Les travaux de l'équipe INSERM co-dirigée par le Dr Marie Castets (CR1 Inserm, HDR) et le Dr Jean-Yves Blay (PUPH, HDR) portent sur la mort cellulaire et les cancers. Grâce au soutien d’Eva pour la Vie (55000 euros) et d’autres associations, cette équipe développe actuellement ces axes de recherche sur les rhabdomyosarcomes, les ostéosarcomes et les neuroblastomes ...



Pr Sébastien PAPOT (Université de Poitiers)

Fin 2018, la région Nouvelle Aquitaine a accepté de cofinancer avec Eva pour la vie le projet de recherche "Etudes biologiques et précliniques de nouveaux agents anticancéreux, dont certains ciblant EZH2/PRC2, dans le traitement de l’hépatoblastome hautement proliférant", mené par le Pr Papot et le Dr Grosset. L'association Eva pour la Vie a pris en charge à hauteur de 50% du coût l'achat d'un équipement de laboratoire (d'un montant de 9 000€) nécessaire au bon déroulement de ces travaux.

La recherche épidémiologique

Si le développement de voies thérapeutiques adaptées à l'enfant est indispensable (pour tenter de sauver les enfants qui aujourd'hui, demeurent sans solution thérapeutique et/ou pour réduire les effets secondaires), nous n'oublions pas une réalité tout aussi forte : sur les 50 dernières années, le nombre d'enfants touchés par un cancer n'a jamais baissé. Beaucoup reste à faire en matière de prévention, tant au niveau de la recherche que de la réglementation. Eva pour la vie intervient activement en co-financant des études environnementales. La première d'entre elle, HAPPI, visait à faire analyser par le laboratoire KUDZU SCIENCE des échantillons de poussière prélevés dans des habitations riveraines de vignes - accueillant des enfants ou des femmes enceintes - ainsi que dans une salle de classe d’école primaire.

André Cicolella (RES, Paris)

André Cicolella est un chimiste, toxicologue et chercheur français en santé environnementale, spécialiste de l’évaluation des risques sanitaires. Eva pour la vie a co-financé, avec le collectif REGARDS, la transposition française d'une étude menée au Danemark à partir des registres de cancer et de consommation des médicaments, qui avait mis en évidence un risque multiplié par 3 d'ostéosarcomes et par 2 de lymphomes hodgkiniens et non hodgkiniens en cas d'exposition via des médicaments utilisant le phtalate DEP (DiEthyl Phtalate) dans les médicaments gastro-résistants.